Au XIXe siècle, l’Occident découvre, émerveillé et intrigué, la production d’artistes orientaux dans les Salons européens d’art. C’est un monde à part entière qui se dévoile. Les amateurs d’art et les Collectionneurs d’Objets d’art ne s’y tromperont pas. C’est un véritable engouement qui naît pour l’art d’Extrême orient.
Il va notamment susciter, en 1889, la création d’un célèbre Musée d’art asiatique, place d’Iéna à Paris. Le Musée Guimet offre, aujourd’hui plus que jamais, un panorama exceptionnel des arts orientaux. Désormais, un Commissaire-priseur digne de ce nom doit aussi s’y connaître en Œuvres d’art asiatique. Or, c’est un art particulièrement vaste, car il provient de plusieurs pays : la Chine, le Japon, la Corée, ainsi que le Tibet et ses alentours.
L’art chinois
L’Art chinois ancien s’est illustré dans plusieurs disciplines. Les dessins d’encre sur papier peuvent représenter des paysages, des personnages, des scènes de vie quotidienne, et trouvent aussi à s’exprimer avec une calligraphie chinoise raffinée. La Peinture chinoise nous est notamment parvenue grâce aux pratiques funéraires de la classe supérieure, qui conservait près d’elle jusque dans la tombe des laques précieuses, des peintures sur soie et des céramiques richement peintes.
La céramique chinoise, souvent richement décorée, se trouve dès l’antiquité dans l’usage quotidien avec de nombreux objets en porcelaine, en céladon ou en Terre cuite, tels que plats, bols à thé, coupes, verseuses ou jarres. Elle est aussi utilisée pour les pratiques funéraires ou pour l’apparat, avec des figurines, des Statuette gardiennes de tombes ou porteuses d’offrandes, des masques, des brûle-parfums, des vases. Les objets en céramique peuvent être magnifiés de verre, d’email ou de pierres semi-précieuses, grâce à la technique du cloisonné.
L’art chinois s’est aussi illustré dans la Sculpture en bronze, sous forme de statuettes, d’objets décoratifs et d’armes, et dans la production d’objets laqués, avec des boites, des paravents et des meubles richement parés de motifs de fleurs ou de paysages.
Ceci pour ne parler que des matériaux et des objets produits, car l’art chinois a été fortement marqué par les diverses ethnies et dynasties qui, au-delà de la lignée la plus célèbre, celle des Ming (1368-1644), ont composé la Chine au fil des siècles, chacune étant typée et de fort caractère.
L’art japonais
La céramique antique japonaise est d’abord constituée d’une large gamme de terres cuites, brutes ou vernissées, de pots et de récipients en grès. Généralement d’un brun rougeâtre, la céramique haji est d’usage quotidien, ou funéraire. La période antique nous apporte également des figurines et des masques en argile, des miroirs, des cloches, des lances ou des sabres cérémoniels en bronze.
Tous ces objets sont emprunts d’une simplicité relative, et les céramiques sont rarement peintes. A partir de 552, et surtout au VIIème siècle, le bouddhisme se propage au japon, entraînant avec lui un art spécifique, avec la construction de temples bouddhiques et des représentations du Bouddha. Vers l’An 700, l’influence de la culture chinoise se fait sentir : la céramique japonaise inclut désormais des couleurs, pour les objets du quotidien tels que pots à thé, plats, ou jarres.
Les céramiques de la région de Mino procurent les ustensiles de la cérémonie du thé, et présentent un aspect différent selon leur couverture en « seto » noir, jaune (avec décor ponctué de taches brunes ou vertes), ou « shino », c’est-à-dire paré d’une teinte beige ou grisâtre rosée. D’autres ustensiles utiles à la cérémonie du thé sont produits en grès de Karatsu. Les grès japonais sont parfois peints à l’oxyde de fer. Emblématique, le raku est un grès émaillé à la fine glaçure, particulièrement apprécié. Sa technique de cuisson est maîtrisée à partir des années 1550.
Un objet en raku est forcément unique, car la pièce incandescente, à peine sortie du four, peut-être trempée dans l’eau, couverte de sciure de bois, brulée, enfumée, ou laissée à l’air libre. Peu à peu, des émaux chatoyants, des formes de fleurs, de feuilles, des paysages, vont apparaître sur la porcelaine. A la fin du XIXème siècle, la production japonaise s’enrichit de céramiques Sumida Gawa, avec des décors en relief et des couleurs vives.
Mais l’art japonais, c’est aussi le costume, et les armes, du guerrier Samouraï. C’est également, dans un autre genre, le dessin et la peinture, les Estampes japonaises. De nombreux peintres japonais pratiquent aussi la gravure sur bois, notamment pour représenter des scénettes de la vie quotidienne. Ici l’art graphique japonais devient moins luxueux que celui de l’encre, de la peinture, et de la laque, et plus accessible aux couches populaires de la société. Enfin, les objets laqués revêtent au Japon une importance particulière.
L’art coréen
La Corée est une région d’Asie située entre la Chine, la Russie, et le Japon. Avant d’être annexée par le Japon en 1905, avant d’être séparée en deux Etats coréens modernes et fâchés, à la fin des années 1940, la Corée a été le théâtre, durant des siècles, d’une intéressante production artistique, notamment en céramique. Du fait d’une occupation chinoise précoce, de 108 avant JC à 313 après JC, l’influence chinoise a été forte. Le résultat coréen s’illustre avec des poteries simples en grès, de beaux vases en terre cuite avec décor au peigne, légèrement incisé dans la matière, mais aussi avec des céladons raffinés et de la porcelaine blanche particulièrement fine, souvent immaculée, parfois décorée de bleu ou de brun.
Au VIIème siècle, des glaçures à base de cendres se mettent à orner la poterie. Les céladons coréens, qui apparaissent surtout à partir de la fin du Xème siècle, sont caractérisés par des motifs gravés en creux, remplis d’argile blanche ou noire. A la fin du XIVème siècle, le grès buncheong se développe, avec des décors estampés, ou peints d’un pinceau vif et rapide. Au XVIIème siècle, la porcelaine blanche est préférée, avec notamment les jarres en « pleine lune », ou « jarres de lune ». D’autres porcelaines sont peintes au bleu de cobalt.
Mais il n’y a pas que la céramique qui est remarquable au « pays du matin calme ». L’art coréen connaît aussi des masques, des boites laquées avec incrustations de nacre, des miroirs en bronze moulé, et des peintures sur soie, qui composent des Arts décoratifs typés et autonomes. En 372, le bouddhisme devient religion d’Etat : cela donnera lieu à une production artistique autochtone, et notamment de belles sculptures en bois de Bouddha.
Enfin, la Corée présente la particularité de posséder sur son sol des mines d’or. Dès la fin du VIIème siècle, elle produit des objets rituels et des couronnes précieuses à breloques de jade, celles du royaume de Silla. Certaines de ces couronnes, appelées « daegwan », sont en lames d’or, mais d’autres sont en cuivre.
La peinture des XVème et XVIème siècles est riche de portraits de dignitaires, et de paysages aux influences chinoises. Plus tard, à partir du XVIIème siècle, le portrait sert surtout à célébrer les défunts de la famille.
L’art tibétain
L’art tibétain provient du Tibet, ce lointain pays situé au nord de l’Himalaya, et des autres royaumes de la région, passés ou présents : le Népal, le Sikkim, le Bhoutan et le Ladakh. L’art tibétain est essentiellement l’expression d’un art sacré, celui d’un bouddhisme venu d’Inde et mâtiné de l’influence culturelle chinoise à partir du VIIème siècle.
Témoins précieux de cet art sacré, les tangkas sont des peintures à forte valeur décorative, généralement rectangulaires et enchâssées au milieu de soieries et de tissus damassés venus d’Inde ou de Chine. Le support est une toile fine, ou une soie, préparée avec un mélange de craie et de colle, puis enduite de couleurs naturelles. Seul un artisan initié aux écritures sacrées possède le pouvoir de peindre une Divinité.
L’œuvre bouddhiste finie peut être enroulée et emportée par des lamas missionnaires, pour propager la foi. Leur beauté est source d’harmonie et amène à la méditation.
On l’aura compris, les arts issus d’Asie orientale sont riches et variés. Posséder un objet précieux et ancien asiatique, c’est une porte ouverte vers un monde immense et d’une rare intelligence artistique. Si c’est votre cas mais que vous n’êtes pas un spécialiste en la matière, le plus simple est encore de contacter un expert en art asiatique comme Kubera par exemple.